Notre propre corps est composé à environ 90 % d’eau. Nous avons besoin de renouveler sans cesse ce capital d’eau à hauteur d’un litre et demi par jour et par individu. Les 33 000 habitants de Montigny utilisent donc environ 50 m³ d’eau potable chaque jour pour étancher leur soif. Soit par an environ 18.250 m³.
Certes toute cette eau ne provient pas exclusivement du réseau d’adduction d’eau local puisque nous buvons aussi de nombreuses boissons (eaux minérales, sodas, coca, bières, vins, …) dont l’origine est plus lointaine.
Si nous analysons nos factures d’eau potable, nous constatons que nous consommons bien plus que cela pour nos besoins divers (chasses d’eau WC, lavage des vêtements et sols, toilette personnelle, arrosage jardin, lavage voiture, …). Cette fois on peut tabler sur environ 50 m³ d’eau par individu et par an. Pour la population de Montigny, on obtient : 50 x 33.000 = 1.650.000 m³ d’eau consommée chaque année.
Ca commence à cuber et pourtant nous avons oublié bien d’autres usages de l’eau !
Celle-ci est utilisée abondamment dans l’agriculture et l’élevage, dans l’industrie et en particulier dans les technologies de la transition énergétique. Pour tenir compte de ces autres usages de l’eau on parle d’empreinte eau de chaque citoyen. Pour un français cette empreinte est d’environ 200 m³ par an soit 4 fois plus que ce qui nous est facturé directement.
Certaines régions du monde sont déjà en état de stress hydrique parce que l’agriculture et l’industrie prélèvent beaucoup d’eau par rapport aux besoins essentiels de chaque individu.
Classement des pays dans la production minière mondiale de certains métaux pour l’année 2020 et niveau de stress hydrique attendu en 2040.
World Resource Institute, 2015 ; USGS, 2021
L’extraction de métaux et de terres rares, très utiles pour la transition énergétique, sont aussi l’une des causes importantes du stress hydrique. Voir la carte jointe qui montre les pays les plus stressés ainsi que les raisons minières de ce stress.
Les activités humaines, y compris la transition énergétique sont donc responsables de la raréfaction de l’eau. On peut citer l’utilisation de l’eau du Nil, du Jourdain, … Plus proches de nous, celles des eaux qui alimentent les barrages hydrauliques ou refroidissent les centrales nucléaires. Ou encore les quantités d’eau nécessaires pour arroser les cultures de maïs, pour produire de la viande …
Cette consommation importante et la raréfaction de l’eau, ne peut que créer des conflits de plus en plus fréquents et acerbes ; il faut éviter que l’eau soit monopolisée par des intérêts privés.
Il importe que l’état, les collectivités, notre commune reprennent en main la régie de l’eau. Ainsi les conflits à venir auront ils plus de chance d’être réglés dans l’intérêt général.
« Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. »
Ce principe, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, a toujours valeur constitutionnelle, puisqu’il a été repris dans les premières lignes de l’actuelle loi fondamentale.
