5G : la course effrénée
Une pétition initiée par un collectif d’habitants contre la pose d’une antenne 5G dans le quartier du Manet demande que celle-ci soit éloignée des habitations. Cette demande a été maintes fois commentée, notamment à la réunion publique du quartier. Quelle a été, à chaque fois, la réponse de la mairie ?
Voilà vingt ans que lors de réunions publiques, les habitants manifestent leur inquiétude, dit monsieur le Maire. Notre vision, poursuit-il, est pragmatique : inquiets ou pas, la plupart des gens utilisent tous les jours leurs smartphones. C’est donc qu’ils en ont besoin.
Sans être des Amish souhaitant revenir à la lampe à huile, pour reprendre les propos du président Macron (nous aussi, nous avons des smartphones), nous nous interrogeons sur la nécessité de déployer la 5G au plus vite (avant les JO ?) sans étude d’impact, alors qu’on prévoit déjà la 6G.
Le Maire poursuit : la réglementation a changé et les maires ont les mains liées. Le gouvernement veut qu’on avance vite sur la 5G. Les villes ne peuvent s’y opposer sous peine de sanctions. Oublié, le principe de précaution. Certes, la nouvelle antenne sera éloignée des établissements scolaires, mais des enfants habitent à proximité. Non aux antennes à l’école, mais oui à la maison ? Et pour quels enfants ? Les locataires n’ont pas voix au chapitre : comment agir auprès des propriétaires d’immeubles ? Selon le Maire, pour les bailleurs sociaux, le loyer payé par les opérateurs constitue une ressource intéressante. C’est dire si l’implantation d’antennes est inégalitaire. Certains peuvent y être plus exposés que d’autres ! Nous estimons qu’il ne doit pas y avoir de citoyens de seconde zone.
Cerise sur le gâteau : la portée des antennes 5G étant plus faible, il faut nous préparer à en voir davantage. Mais tandis que nous devrions réduire notre consommation, on nous fabrique un monde toujours plus connecté, l’internet des objets, des débits de plus en plus hauts. Cette logique est-elle raisonnable ?
Pour accéder à la 5G, il faudra acheter un nouveau smartphone. Nos appareils actuels deviendront autant de déchets, et la production de nouveaux objets connectés nécessite des matériaux extraits au mépris de l’environnement et des droits de l’Homme. C’est ainsi que, selon un rapport du Haut Conseil pour le Climat, « l’impact carbone de la 5G pourrait ajouter entre 2,7 et 6,7 mégatonnes de CO2 en 2050 ». Un vrai catalyseur de pollution. Et d’injustices.
Montigny Solidarité
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