Bouger : mode d’emploi
À moins de 100 jours des festivités des JOP 2024, les sondages pointent du doigt une France qui rechigne à bouger 30 minutes par jour. Cette année, l’activité physique est grande cause nationale : l’occasion pour le monde politique de renforcer la place du sport.
Le sport ne doit pas discriminer (Pierre de Coubertin, lui, était hostile aux femmes dans les Jeux). Mais si filles et garçons peuvent choisir entre danse classique et rugby, 70 % des femmes sont en deçà des niveaux d’activité préconisés, contre 42 % des hommes, dit l’ANSES. Parmi ceux qui pratiquent, mise en forme et gymnastique arrivent en tête pour les femmes, le football chez les hommes. Et non, le ménage et les courses ne sont pas « juste » des sports féminins…
La pratique sportive reste socialement différenciée : depuis le confinement, les personnes font plus de sport à domicile. 34 % des non-pratiquants se disent rebutés par le sport ou privilégient la vie professionnelle, scolaire, familiale, voire le budget. Un pratiquant sur cinq a une licence sportive. Mais dans combien de familles les parents renoncent à s’inscrire faute de temps ou de moyens ?
Autre frein : le handicap touche 18 % de la population. Nombre de ces personnes ne font pas de sport. Pour celles qui peuvent, le sport est vecteur de bien-être et d’inclusion sociale. Si les JOP mettent en lumière des performances de haut niveau, ils pourront stimuler la pratique du parasport. Mais s’il est désormais plus facile de trouver un club inclusif et adapté, les obstacles persistent.
La vraie égalité est loin. Il faut donc œuvrer pour le sport au féminin. Réserver des espaces aux piétons, aux cyclistes… et aux fauteuils. Accompagner les personnes vulnérables et réaffirmer la solidarité financière. Subventionner les associations sportives à la hauteur de ces enjeux, alors que la Ville et le Département ont réduit les aides. Et penser à l’après-Jeux : l’attention portée au sport sera-t-elle la même ? Avec les coupes sombres annoncées par le gouvernement, autant de questions qui risquent de rester en suspens.
contact@montigny-solidarite.fr – a.hetier@montigny78.fr – d.nadeau@montigny78.fr
(Télécharger la tribune au format pdf)