Dernière innovation en date, la 5G

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A chaque fois qu’apparaît une innovation on nous vante le progrès réalisé !

Pourtant, il est évident que toute innovation apporte forcément des avantages et des inconvénients. Et la notion de progrès doit se rapporter à l’humain, non à la chose !

Qu’apporte techniquement cette 5G ?

Essentiellement une plus grande vitesse des télécommunications numériques. Donc plus de débit des informations et plus d’applications possibles.

Comment obtient-on cette plus grande vitesse ?

Il faut des canaux de communications plus rapides, c’est à dire :

1) des liaisons hertziennes par ondes électromagnétiques plus rapides ;

2) des data centers qui stockent et manipulent les informations plus rapides, plus puissants.

4) des portables numériques, smartphones, tablettes, box, etc … adaptés à ce débit accru.

Pour que les liaisons par ondes électromagnétiques soient plus rapides,

il faut monter en fréquence afin d’avoir des bandes passantes plus larges et donc plus de débit. Les fréquences prévues pour la 5G sont l’ancienne bande des 700Mhz, la bande des 3,5 Ghertz et la bande des 30 Ghertz.

Mais plus on monte en fréquence, plus la portée des ondes diminue et plus les parois (murs, cloisons, etc …) font obstacle. Il faut alors augmenter la densité des relais hertziens et/ou augmenter la puissance de ces relais.

L’exposition aux ondes de la 5G sera donc plus forte avec un danger non évalué sur notre santé.

La 5G pénétrera peu les campagnes déjà mal desservies par la 3G ou la 4G car la construction d’un réseau de relais dense en campagne rapportera peu de bénéfices aux opérateurs, vu la plus faible densité de population. (Voir Annexes)

La 5G est donc réservée aux grandes agglomérations déjà bien desservies.

La création de nouvelles antennes relais, de divers matériels et logiciels constituera une empreinte sur les ressources terrestres (dont terres rares et métaux) très importante. Sans compter la gabegie énergétique nécessaire.

La 5G sera très énergivore.

Il faut des data centers plus puissants

Il faudra donc remplacer les anciens serveurs pas assez rapides, en construire de nouveaux et augmenter le nombre de ces serveurs.

Ici encore gâchis énergétique et gâchis de ressources terrestres.

Il faut remplacer nos anciens appareils numériques

Nos smartphones 3G ou 4G ne sont pas adaptés à la 5G. Il faudra donc les remplacer !

Idem pour tout matériel numérique s’appuyant sur la technologie 5G.

Donc obligation à court terme de jeter des appareils en bon état de fonctionnement !

Est ce ainsi qu’on va lutter efficacement contre le réchauffement climatique ? Bien sûr que NON. Il est où le progrès humain ?

Plus d’applications possibles.

Grâce au débit accru des liaisons numériques, on nous fait valoir de nouvelles applications mirobolantes. Les applications évoquées sont la télémédecine, la livraison à domicile par des drones, la voiture sans chauffeur, les robots plus performants, la reconnaissance faciale, la vidéo surveillance, etc …

Télémédecine : soit possibilité de consulter un médecin à distance, d’opérer à distance. Pas de risque de contagion ! Mais en fait, nous perdons la qualité du contact humain. En dématérialisant le médecin, nous déshumanisons la médecine. Nous ouvrons également la possibilité de remplacer le médecin par un robot capable de poser un diagnostic automatique !

Enfin la télémédecine risque fort de tomber dans les mains de quelques grandes entreprises multi-nationales dévalorisant le médecin généraliste.

Il n’est pas avéré que la télémédecine soit un progrès humain !

Livraison à domicile par drones : Est-ce bien utile de supprimer des emplois quand on ne sait ni résorber le chômage ni diminuer la pauvreté ? Est-il bon pour notre emploi de tout commander par internet ? Avons nous besoin de toujours plus d’objets vite obsolètes ?

Cette dronesque livraison n’est pas un réel progrès pour l’homme.

Voiture sans chauffeur : Avons nous besoin de ce type de service individuel ? Ce service ne sera t il pas l’apanage des plus riches ? 

Rouler moins est un réel progrès de l’humanité à l’opposé de l’automatisation de la conduite d’un véhicule qui n’est pas synonyme de sobriété.

Robots plus performants : les robots travaillent sans relâche et mieux que les humains (quoique).

Mais les robots sont énergivores ; Les robots sont fort utiles dans la production de grande série, vu leur coût d’acquisition important. Les robots participent donc à la surproduction d’objets. Enfin, s’ils facilitent voire suppriment certaines taches humaines, ils ont l’inconvénient de nous priver d’efforts physiques ou intellectuels nécessaires à notre équilibre psychique.

Des robots plus performants ne peuvent être qualifiés de progrès humain.

La vidéosurveillance et la reconnaissance faciale : on ne peut pas affirmer que la vidéosurveillance soit inutile. Elle a permis assez souvent de reconnaître les responsables de méfaits. Elle est parfois dissuasive. Grâce à la 5G, cette vidéosurveillance et l’intelligence artificielle associée vont devenir plus prégnantes. Les dérives possibles, déjà observées en Chine, sont possibles. Notre vie privée et publique, déjà menacée par les réseaux sociaux, le sera encore plus par ce type d’application.

Difficile donc d’affirmer que ces applications de la 5G sont un réel progrès humain.

Conclusion

La 5G est une opportunité de consommer plus et de perpétuer un modèle néo-libéral mercantile. La 5G tente de se parer de l’attribut ‘innovation’ alors que ce n’est qu’une évolution technologique basée sur un débit d’informations plus important.

Ce n’est pas une innovation mais une simple continuité dans le tout numérique.

Or le tout numérique a de graves inconvénients puisqu’il nous isole encore plus de notre condition humaine et peut même porter atteinte à notre intégrité.

Il est très inégalitaire puisque tous les territoires ne seront pas équipés et que tous les gens ne pourront se payer le nouveau smartphone ou nouveau appareil adapté à la 5G.

De plus le gâchis de matières et d’énergie induit par la 5G est contraire aux objectifs essentiels de notre temps : lutter contre le réchauffement climatique, préserver la biodiversité, promouvoir plus de solidarité, d’équité et de justice sociale.

Annexes

Coût d’une antenne ou relais 4G  600 k€ l’antenne selon le PDG d’Orange.

Il y a 35.000 communes en France. Il faut au moins une antenne par commune sachant qu’une antenne peut parfois être partagée par 2 ou 3 petites communes et qu’il en faut plusieurs pour une commune importante.

La dépense totale en antennes 4G pour couvrir tout le pays peut donc être estimée grossièrement à 35000*600k€ soit 21 Milliards € et c’est une fourchette basse.

Rentabilité d’une antenne

Si une antenne coûte 600 k€ et si l’on suppose que le retour sur investissement est de 10 ans, il faut que l’antenne rapporte à l’opérateur 60 k€ par an

En supposant que l’abonnement moyen d’un utilisateur de smartphone soit de 30 €, il faut donc qu’il y ait 60000 / 30 = 2000 utilisateurs de l’antenne.

En grande agglomération, l’opérateur les trouve sans peine, en campagne ou en montagne où certaines communes ont une centaine d’habitants, ce n’est pas gagné !

Utilisation des diverses fréquences

TechnologieBande de fréquences HertzPortée antenne Mètres (*)Débit prat. bits/sDébit maxi bits/s
GPRS (2,5G)900 M 1800 M870 à 13800 390 à 990050k 50k ?170k
EDGE (2,75G)  150k384k
UMTS (3G)900 M(réutilisation) 2100 M870 à 13800 340 à 9400250k 250k ?2M
IP ADSL  700k10M
HPSA (3G+)900 M 2100 M870 à 13800 340 à 94003,6-10M 250k ?14,4-42M
ADSL 2+DGP  4M50M
LTE (4G)700 M 800 M 2600 M 2100 M 1800 M (réutilisation)1100 à 20000 ? 950 à 13800 290 à 8800 340 à 9400 390 à 9900200k ? 200k ?   10M ?        500M
Fibre optique  50M ?500M – 1 G
5G700 M (réutilisation) 1,5 G1100 à 20000 ? 450 à 11000 ?200k ? 50M ?  1G
 3,4 G à 3,8 G200 à 6000 ? 2G
 26 G 30 à 1000 ? 50G

(*) la portée varie selon la puissance d’émission de l’antenne ; la plus faible puissance et portée est utilisée en agglomération dense, la plus grande puissance et portée est utilisée en campagne (et donc avec des risques sanitaires accrus pour les gens à proximité).

Remarquer la grande différence entre le débit théorique et le débit pratique ou réel.

Remarquer que les bandes allouées à la 2G puis 3G sont progressivement réutilisées en 4G ! Il faut donc craindre que la 5G réutilise les bandes de la 4G !

Les ? Ou les informations manquantes montrent que ces informations ne sont pas données clairement dans une recherche web.

Déploiement en cours en France

Le , les quatre principaux opérateurs français se portent candidats pour le déploiement de la 5G, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR ont déposé leur candidature dans le cadre de l’attribution des fréquences, a annoncé l’Arcep.

Le prix de chaque bloc de 50  a été fixé à 350 millions d’euros, avec un engagement des opérateurs de respecter un calendrier de couverture du territoire en 5G par opérateur :

  • deux villes en 2020 ;
  • 300 sites en 2022 ;
  • 8 000 sites en 2024 ;
  • 10 500 sites en 2025 ;
  • couverture progressive du réseau routier.

La 5G ne sera donc pas installée sur tout le territoire tout de suite : 10 500 antennes par opérateur, soit 42 000 antennes, seront déployées d’ici à 2025 sur les 85 000 sites déjà existants129.

Pour le déploiement de la 5G, Orange a choisi, pour la France, Nokia (40 %) et Ericsson (60 %) . Free a annoncé un accord stratégique avec Nokia, son fournisseur historique. SFR et Bouygues Telecom, qui ont chacun une moitié de leurs réseaux actuels équipés par Huawei, n’ont pas dit avec qui ils travailleraient.

Le protocole derrière la 5G est très important

la 5G va mettre fin au réseau neutre. Aujourd’hui, que vous vous connectiez avec un smartphone, une tablette ou une montre connectée, les applications sont gérées de la même manière par le réseau. Avec la 5G, il y aura un système de priorités en fonction des applications.

Cette différentiation de l’usage du réseau remet en cause l’indépendance d’internet. C’est un grave danger pour la liberté d’information et l’ouverture vers des coûts à la carte (comme pour l’avion, le TGV, le Linky).

5G : Quelles sont les fréquences utilisées ?

En dehors des usages militaires, les ondes millimétriques (fréquence > 3 Ghz) n’étaient pas vraiment exploitées, parce que l’on croyait le signal trop instable et qu’on ignore leurs effets sur la santé. Plus les fréquences sont élevées et moins la portée du signal est importante ; les ondes millimétriques ont la réputation de mal supporter la pluie, de ne pas traverser les murs et d’avoir une portée plus courte (elles ne seraient donc intéressantes que pour couvrir  des superficies réduites, mais fortement fréquentées).

Voici la liste des fréquences utilisées pour la 5G.

  • n78 : 3,5 GHz (sub-6)
  • n256 : 26 GHz (mmWave)
  • n1 : 2100 MHz (4G LTE)
  • n3 : 1800 MHz (4G LTE)
  • n7 : 2600 MHz (4G LTE)
  • n20 : 800 MHz (4G LTE)
  • n28 : 700 Mhz (4 G LTE)

Certaines fréquences sont les mêmes que celles exploitées jusque-là par la 4G LTE

5G : Le jargon pour bien comprendre

  • Fréquences sous 6 GHz (ou « Sub-6GHz ») : ce sont les fréquences qui sont actuellement utilisées par les opérateurs. Comme pour la 4G, elles seront progressivement converties en réseau 5G. Il en existe deux types : les très basses fréquences (comme la bande en or des 800 MHz) et les hautes fréquences, comme la bande 2100 MHz.
  • Ondes millimétriques (ou « mmWave ») : ce sont les ondes dont la fréquence est supérieure à 6 GHz. Ce sont elles qui offrent des débits équivalents à ceux de la fibre optique. Elles sont dédiées à la 5G et n’ont pas une grande portée. Elles seront donc utilisées en ville principalement.

Les campagnes pourront attendre ! Inégalité territoriale.

  • SA et NSA (acronymes de Standalone et Non-Standalone) : ce sont deux types de réseau 5G. Le premier est un réseau ou la 5G fonctionne seule et ne dépend pas du réseau 4G, tandis que le second en dépend. Vous êtes donc connectés en 5G, mais vous continuez de transiter sur un cœur de réseau 4G. A terme, tous les opérateurs proposeront un réseau SA.
  • DSS (acronyme de Dynamic Spectrum Sharing) : il s’agit d’une fonction permettant de faire coexister sur les mêmes bandes de fréquence les technologies 4G et 5G. Au départ, les opérateurs prendront la décision de dédier certaines fréquences à la 5G.

Danger, les opérateurs seront tentés de réduire les fréquences dédiées à la 4G au profit des fréquences dédiées à la 5G et donc d’obliger à migrer en 5G

  • Agrégation de porteuse : c’est la capacité du réseau à servir un seul client avec plus d’une connexion (en upload ou en download) simultanément. Cette capacité peut fonctionner sur des fréquences classiques, sous les 6 GHz, et/ou sur les ondes millimétriques.

5G : à quel prix ?

Les opérateurs pourraient profiter des offres 5G pour augmenter le tarif des abonnements. À cela il faut ajouter le surcoût d’acquisition des smartphones compatibles 5G.

La 5G pose-t-elle un risque pour l’environnement ?

Oui. Dans tous les pays du monde, des associations, des écologistes, des chercheurs s’inquiètent de l’impact de la 5G sur l’environnement. La nécessité de remplacer ou adapter toutes les antennes et tous les terminaux (dont smartphones) signifie mise à la poubelle de matériel en parfait état de fonctionnement, un gâchis énorme. De même la multiplication des objets connectés et les plus grands débits exigent des data centers plus performants et donc une dépense énergétique accrue. Tout ceci va à l’encontre de la sobriété recherchée pour éviter le pillage de ressources rares, la perte de biodiversité et le réchauffement climatique.

La 5G pose-t-elle un risque pour la santé ?

Sans doute. En France, on ironise. Mais en Suisse ou en Belgique, par exemple, l’arrivée de la 5G inquiète. Les conférences, pétitions, votes et autres actions se multiplient, localement, pour empêcher l’installation d’antennes. La crainte, c’est que ces ondes se surajoutent à celles émises par la 3G, 4G, EDGE/GPRS et GSM. Sans qu’il n’y ait d’effet 100% avéré sur la santé de ces fréquences, des études, souvent contradictoires, évoquent bien un certain risque. Soulignons que l’OMS classe les champs électromagnétiques émis par les antennes des réseaux de télécommunications comme des “cancérogènes possibles”.

Les antennes sont soumises par précaution à des limites de puissance que les opérateurs n’ont pas le droit de dépasser. Néanmoins pour couvrir plus facilement les campagnes ou montagnes, les antennes sont déjà plus puissantes en 4G; elles le seront aussi en 5G. Du coup, près de ces antennes là, le risque sera encore plus grand pour les hommes et les bêtes.

La 5G pose-t-elle un risque pour la liberté individuelle ?

Oui. Les objets qui devraient nous entourer peuvent être vus comme de redoutables espions de notre vie privée; c’est déjà le cas pour certaines applications comme les réseaux sociaux et les connections sur des sites qui nous diffusent ensuite des spams. De nouvelles applications comme la vidéosurveillance et la reconnaissance faciale sont plus invasives encore.

La 5G pose-t-elle un risque pour l’humanité ?

Oui. La 5G va favoriser la généralisation de robots couplés à plus d’intelligence artificielle. De nombreuses taches humaines seront alors remplacées par des automates/robots. Il nous deviendra de plus en plus difficile de distinguer la réalité du virtuel. Un médecin consulté à distance par télémédecine pourra être en réalité un robot ! La 5G accélérera la déshumanisation de notre société.

La 5G pose-t-elle un risque pour la météorologie ?

Oui. Les météorologues observent la vibration de la vapeur d’eau à des fréquences satellites qui se situent entre 23,6 et 24 Ghz. Or les antennes de la 5G utilisent la bande 24,25 à 27,5 Ghz très proche de la précédente. Par effet de bord (émissions autour de 24,25 par exemple) les très nombreuses antennes 5G peuvent donc perturber le relevé des stations satellites météo.

Christian Rozé

 

Cette publication a un commentaire

  1. Rozé

    Quelques corrections à faire dans ce texte très didactique:
    bon eta de fonctionnement … manque le t de état
    on va lutte efficacement … manque le r de lutter
    noveau appareil … remplacer par nouvel appareil

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