La fée électricité

  • Auteur/autrice de la publication :

Nous ne saurions nous passer des services de la fée électricité.

Mais cela ne signifie nullement que nous devons tout électrifier !

Comme en tout domaine, il importe que nous réfléchissions longuement à tout nouvel usage de l’électricité. En effet, l’électricité est une forme d’énergie secondaire, c’est à dire générée à partir de sources d’énergie primaires multiples et variées.

Chacune de ces sources d’énergie à des caractéristiques plus ou moins intéressantes sur le plan financier et sur le plan environnemental.

Source primaireRenouvelableCoût extractionPollution
PétroleNon, fossilefaibleImportante
Gaz naturelnon, fossilefaibleImportante
Charbon ou lignitenon, fossilemoyenTrès importante
Schistes bitumineuxnon, fossileimportantTrès importante
Gaz de schistesnon, fossileimportantTrès importante
UraniumNon, fissilemoyenTrès importante
Eolienouinulfaible
Photo voltaïqueouinulfaible
Hydrolienouinulfaible
Gaz de méthaniseuroui/nonfaiblemoyen
Boisoui/nonmoyenmoyen

Explications de ce petit tableau :

Les sources non renouvelables s’épuiseront un jour ; avant ce moment, leur coût d’extraction dont des dégâts à l’environnement augmenteront. Le gaz de méthaniseur ainsi que le bois peuvent difficilement être considérés comme réellement renouvelables dans la mesure où il faut attendre de nombreuses années pour reconstituer la biomasse extraite.

Le coût d’extraction des schistes bitumineux et des gaz de schistes est considéré comme important car il nécessite beaucoup d’énergie ou d’eau pour son extraction.

Le coût d’extraction de l’uranium est moyen voire important car son extraction, puis son traitement et son transport nécessitent beaucoup d’énergie et de forces de sécurité.

Le coût d’extraction du bois est estimé moyen dans la mesure où l’abattage, le débitage, le transport du bois nécessitent des moyens importants.

La pollution importante des fossiles résulte de sa combustion émettrice de gaz de serre très préoccupants pour le maintien d’un climat clément sur Terre. Cette pollution est encore accrue de par l’extraction énergivore de certains de ces fossiles.

La pollution de l’uranium est plus subtile. En fonctionnement le réacteur ne produit pas de CO2. Cependant il relâche de tant à autre dans l’atmosphère des gaz à effet de serre très puissants. De plus son extraction, son traitement, son enrichissement, son transport et sa sécurisation sont producteurs de CO2. La construction des réacteurs et des centrales (béton, acier,…) est particulièrement énergivore. Enfin les déchets radioactifs sont un énorme problème puisqu’on ne sait pas les neutraliser.

Les gaz de méthaniseur et bois sont polluants dans l’immédiat, même si on peut considérer que la reconstitution à l’identique de la biomasse annule de bilan.

Ce petit tableau montre bien que les « vrais » renouvelables sont les seules sources primaires réellement intéressantes pour la production d’électricité.

Mais on ne sait pas, actuellement et mondialement, produire toute l’électricité consommée à partir des seules énergies renouvelables. Quelques rares pays tels le Danemark y sont néanmoins parvenus.

Il faut donc se rendre à l’évidence : dans l’état actuel, produire de l’électricité propre est mission impossible. Par conséquent, vouloir augmenter les usages de l’électricité et projeter 35 % de croissance de la consommation électrique d’ici 2050 ne peut être un bon objectif ni un constat acceptable.

Nos ancêtres qui étaient moins bien informés que nous mais néanmoins intelligents savaient qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier !

Nous ferions bien de tenir compte des acquis de nos anciens. Sachons utiliser intelligemment l’électricité, avec parcimonie, sans en gâcher de grandes quantités dans le transport individuel par exemple ou dans la numérisation excessive, le transport et le stockage digital d’images, de vidéos, de podcasts de si peu d’intérêt au final puisqu’ils finissent dans la poubelle de nos ordinateurs.

Respectons la fée électricité et soyons sobres pour qu’elle nous soit réellement utile.

N’écoutons pas, ne suivons pas ces sirènes du « Toujours plus » qui détruisent indirectement notre environnement et l’avenir de nos enfants.

Laisser un commentaire